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  • Photo du rédacteurLilie

JALISCO

Le départ d’El Encanto fût plus difficile que prévu. Tout d’abord, il a fallu nous réinstaller dans Prosper et quitter notre belle chambre. Puis dire « au revoir » à toute l’équipe, aux chiens et surtout à Jim, qui est devenu un véritable ami. Notre première étape sera Sayulita, surtout parce que nos compères Max & Les Cocos sont en Workaway là bas. En chemin, nous nous rendons compte de bruits inhabituels sur Prosper et cela continue de nous inquiéter un peu. Nous savons que nous devons prochainement changer les différents filtres mais Luis n’a pas répondu à nos derniers messages. Nous arrivons dans l’après-midi et trouvons un super spot près de la plage entre un RV park et un camping, un peu osé mais l’endroit semble idéal. Il faut maintenant célébrer ce retour au voyage et justement, un joli bar de plage nous tend les bras. Nous commandons bières et margaritas et faisons la connaissance de deux québécois, Stéphane et Nicolas, qui trinquent à grands coups de tequilas.


La fine équipe

La connexion est instantanée et ils nous invitent à passer les voir à Bucerias, près de Puerto Vallarta, où Stéphane est propriétaire d’un petit bout de terrain dans un RV Park. Après quelques verres, ils nous quittent et nous faisons la connaissance de Seb et Esther, des francophones qui nous ont entendu papoter. Là aussi, une belle connexion s’établie avec ce couple franco-germanique. Ce sont leurs vacances annuelles et le concert de Rammstein, le soir du jour de l’an à Puerto Vallarta, les a amené jusqu’ici. Après de belles discussions et encore quelques tequilas (qui auront raison de nous), nous nous quittons en nous donnant rendez-vous le lendemain matin à 8h pour une session de surf. C’est sans manger et d’humeur nostalgique que Lilie tombera de fatigue pendant qu’Alex ira prendre un souper avec notre ami Max, avant lui aussi, de tomber raide de fatigue.

Malgré la veille, nous sommes à l’heure pour retrouver nos amis. Alex et Seb se délectent des vagues pendant qu’Esther et Lilie se reposent sur la plage. Nous partons ensuite prendre un repas tous ensemble et dégustons de très bons tacos locaux au centre-ville où Max nous rejoindra avant de partir bosser. Petite sieste bien méritée et retour à la playa pour une deuxième session. Cette fois, Esther est restée se reposer car elle est bien enrhumée, quant à Seb il nous a rejoint mais ne se sent plus de surfer.


Playa de la Lancha

Il restera à discuter un bon moment avec Lilie avant de tous nous retrouver pour partager quelques bières ensemble. Nous sympathiserons même avec quelques locaux avec qui nous échangerons bières et weed. Nous aimons tant ces rencontres éphémères mais tellement riches. Le soir, on se retrouve avec les cocos, Max, Seb et Esther et partageons un bon apéro dans une brasserie locale avec un service laissant à désirer. On sent bien que ce sont des nids à touriste et que seul le profit compte. Très loin des lieux authentiques que nous recherchons pendant ce voyage mais avec, tout de même, des rencontres très intéressantes et mémorables. Nous finirons par souper avec Seb et Esther dans un bon italien pour nous dire au revoir. La soirée ne se prolongera pas, nous sommes crevés et nous partons surfer le lendemain assez tôt.

Ce dimanche, nous retrouvons le team «El Encanto» pour une belle matinée plage et surf à la Lancha. Une plage paradisiaque excentrée de Sayulita avec peu de monde et de très belles vagues. Nous y passerons toute la matinée avant de partager un dernier repas tous ensemble avant de reprendre la route pour de bon cette fois. Direction Bucerias pour retrouver nos amis québécois. Lorsque nous arrivons, ils ne sont pas là mais les gentils voisins nous indiquent leur emplacement. A peine 5 minutes plus tard, ils débarquent et nous sommes heureux de nous revoir. On installe Prosper à proximité et partageons ensemble une belle soirée malgré la petite forme de Stéphane, dérangé par son transit, certainement dû au week-end à Sayulita. Comme il vient ici depuis plusieurs années, il nous recommande son ami mécanicien Hugo avant de continuer notre route.

Le petit fief de Stéphane

Du coup, nous décidons de rester avec eux quelques jours de plus le temps de remettre Prosper sur pied. Ils en profiteront pour nous emmener explorer Puerto Vallarta, qui est une immense station balnéaire, et découvrir les alentours. Pendant ce temps, le mécano nous fera une belle révision de notre Pépère avec une vidange, les changements de filtres et de bougies ainsi qu’une peinture de protection anti-corrosion sur tout le moteur. C’est un investissement nécessaire et les tarifs sont toujours autant intéressants ici au Mexique. Prosper a quand même bientôt 34 ans. Nous partagerons de supers moments avec Steph et Nico, la connexion grandit de jours en jours et nous fait toujours repousser notre départ encore un peu. On est tellement bien avec eux. Tout est simple et naturel. Nous ouvrons nos coeurs et parlons de choses très personnelles ensemble. Grâce à eux, nous avons profité des environs comme nous ne l’aurions surement pas fait juste en passant. Nous leur en sommes extrêmement reconnaissants, ils font parties des plus belles rencontres de ce voyage. Pourtant, il faut encore une fois dire « au revoir » et ce n’est jamais chose simple. Ils doivent eux aussi repartir au Québec pour des raisons professionnelles et c’est donc un peu ensemble que nous quitterons ce bel endroit. Et ces beaux moments resteront gravés à jamais.

Coucher de soleil à Bucerias

Nous quittons maintenant la côte pour les terres, pour aller explorer Guadalaraja que tout le monde nous recommande. Nous savons que le centre du Mexique souffre d’une pénurie d’essence mais nous nous y aventurons tout de même. Ce matin, avant le départ, c’est notre frigo qui fait des siennes, il semble ne plus vouloir s’allumer en position automatique et nous en déduisons que c’est peut-être le peu de propane qu’il nous reste qui en est la cause. Nous ferons donc le plein sur les terres car la côte, elle, subit aussi une pénurie, mais de gaz. C’est une belle route scénique que nous empruntons et nous traversons des contrées très rurales avec de jolis villages authentiques.

Atenguillo

Nous nous arrêtons à Atenguillo qui nous charme et où nous profitons du marché local qui se termine. Nous papotons avec quelques locaux surpris de voir des touristes et qui nous parlerons d’Edith Piaf et de Charles Aznavour lorsque nous mentionnons la France, excellent ! Nous repartons tout contents malgré les bruits inquiétants de Prosper que nous devrons encore faire contrôler une fois en ville. D’abord, c’est la ville de Tequila que nous voulons rejoindre et nous ne pouvons pas y arriver en un jour. Nous stoppons donc à Ameca avant le coucher de soleil et trouvons une place de parc juste à côté de la place centrale, qui a l’air bien fréquentée et sécurisée. Nous partons explorer la ville, achetons des livres en espagnol et mangeons dans un chouette restaurant avec une bonne bouteille de rouge, petit plaisir que nous nous offrons. S’en suivra une bonne nuit malgré l’agitation du samedi soir.


Ameca

Nous partons tôt ce matin pour rejoindre Tequila au plus vite. La route qui nous y mène nous fait passer entre les magnifiques plantations d’agaves bleues, indispensable pour préparer le fameux breuvage Mexicain. La petite ville nous charme de suite avec son architecture typique et ses rues pavées. C’est dimanche et elles sont animées par des marchés et de nombreux stands de bouffe. Nous observons même des gens en tenues indigènes traditionnelles qui exercent des acrobaties au sommet d’un poteau de bois en jouant de la musique attaché par un seul pied. C’est vertigineux ! Comme nous sommes arrivés tôt, nous prenons un brunch dans un joli petit café en dehors du centre que Lilie avait repéré en route. Nous donnons quelques nouvelles à nos proches avant d’aller trouver un endroit pour stationner Prosper durant la nuit. Ce sera chose faite près d’une école sur une petite place. L’après-midi, nous rejoignons une visite guidée pour nous familiariser avec la préparation de la Tequila dans la fameuse entreprise José Cuervo. C’est une immense hacienda et fabrique où nous découvrons une à une toutes les étapes , et avec bien sûr des dégustations à la clé. La visite est intéressante bien qu’un peu courte à notre gout mais nous sommes heureux de l’avoir fait. Après autant d’informations, il nous faut aller nous relaxer dans un bon bar et surtout tester d’autres tequilas. Nous le choisissons central pour observer les scènes de vie autour de nous. Nous jouerons même au loto local avec les autres clients. Au fil des gorgées, le ciel devient de plus en plus menaçant alors nous décidons de regagner Prosper pour le mettre en position hermétique. Et ce fût une bonne décision, un orage nous gardera posté au sec pendant un bon moment avant de partir souper. La nuit sera douce et reposante.


Ce matin, c’est le départ pour Guadalaraja qui est à 2h de route. En sortant de Tequila, nous remarquons une file d’attente qui se forme près d’une station service alors nous décidons de nous y arrêter. Les locaux nous informent que la station sera ouverte à midi, juste 2h d’attente c’est parfait. On en profite pour déjeuner, écrire, papoter et finalement, c’est plus tôt que prévu que la stations baisse ses gardes et nous pouvons faire le plein complet. Quelle aubaine ! En route pour Guada. Dans le quartier Americano, nous nous rendons chez Raul, un stationnement surveillé pour 130pesos par jour. Il nous accueille chaleureusement et nous dit qu’Ioverlander lui apporte des clients et cela le rend heureux. Nous resterons 2 nuits pour commencer. Le quartier est peu touristique et seulement à 30 minutes du centre historique que nous partons explorer dans l’élan. Nous sommes vraiment charmés par l’organisation de ces grandes places publiques et spécialement à une échelle urbaine aussi importante.


Templo Expiatorio del Santísimo

Ces espaces de rencontre et de partage où se mêlent cris d’enfant et cancans du coin sont vraiment fascinants. Nous visitons l’ancien palais du gouvernement qui se transforme actuellement en musée. Nous découvrons notre première fresque de José Clemente Orozco, c’est magnifique !


Le cloître du Palais gouvernemental avec la cathédrale en arrière plan

Petit apéro et direction le marché couvert qui commence à fermer.

Gigantesque et grouillant de monde, sorte de souk organisé où l’on peut dégoter tout et n’importe quoi. Sans compter les vendeurs à la sauvette.


On se croirait presque en Asie ! Une petite margartia avant de rentrer et la pluie s’invite à nouveau. Des trombes d’eau froide mettent Lilie dans tous ses états. Il nous faut courir pour rejoindre Prosper dont les fenêtres sont ouvertes … Il est bien sûr trop tard quand nous arrivons. Cela nous permet de découvrir de nouveaux points faibles au niveau des joints de porte. Que du bonheur ! Néanmoins, nous sommes confortés dans notre idée de rentrer en Europe pour l’été qui est la saison des pluies ici. Ce projet mûri de plus en plus dans nos têtes.


Après une bonne nuit (malgré tout) c’est sous la grisaille que nous partons au café du coin pour recharger nos ordis et prendre un petit déjeuner. Puis direction le MUSA (musée d’art de l’université de Guadalajara) qui fonctionne sur donation. La visite sera de courte durée car Lilie ne se sent pas bien et nous préférons rentrer nous poser un peu. Nous finirons la journée tranquille dans notre petite casita avec une bonne reposée pour attaquer la journée du lendemain d’un bon pied. Et c’est le cas ! Nous demandons à Raul s’il connait un bon garage et après quelques coups de fil, nous avons rendez-vous chez un deuxième Raul non loin de là. Il nous fait part de son diagnostique et nous partons acheter les pièces nécessaires soit deux flexibles pour prise d’air ainsi qu’une poulie de courroie.

Quelques kilomètres plus tard, à pied ou en taxi, et après la visite de deux Autozone, nous ramenons deux pièces sur trois (pas mal). Le denier flexible semble introuvable. Le patron du garage arrive et avec une grande sérénité annonce que ce n’est pas un problème et que la pièce se trouve être la même sur les vieux van Volkswagen. Simple et facile, comme on aime !! Le tout pour une somme dérisoire, équivalent environ à 5 euros de l’heure. Incroyables ces mexicains. Le soir pour fêter cela, ce sera douche dans un motel et tartare dans un restaurant français. On se fait plaisir !


Toutes les fresques sont de Jose Clemente Orozco
Eglise de l'hospice Cabañas

Etant plus central cette fois, nous profitons du parking sécurisé du motel pour partir au centre historique voir l’ancien hospice transformé en centre culturel. Il est beaucoup dédié aux oeuvres de José Clemente Orozco.

La façade principale de l'hospice Cabañas

Un guide super passionné nous rafraîchit sur l’histoire mexicaine et nous contera le passé de ce lieu très spécial. Le grand bâtiment contient plein de cours intérieures, chacune très spéciale, et les séquences de visite sont vraiment belles. On se plait à déambuler dans ce lieu. Plus tard, nous irons nous goinfrer de tacos dans une mini taqueria de coin de rue comme il y en a des milliers. Mais c’est tellement bon ! Le tout bien sûr pour des prix absolument dérisoires. Une grosse dizaine de tacos pour moins de 5 euros avec les boissons. Viva Mexico ! En fin d’après-midi nous allons visiter la « Luz del Mundo » (lumière du monde). Eglise évangélique à l’architecture contemporaine intrigante et hors du commun. Lorsque nous arrivons dans le quartier, on sent tout de suite que l’atmosphère régnante est différente ,de par l’originalité des habitations d’abord puis par l’allure des gens. Les femmes semblent toutes porter de longues jupes et un voile léger sur leur chevelure. Quant aux hommes, qui ont l’air endimanché, ils semblent ne pas se mélanger avec ces dernières. En voulant renter dans le temple, un homme à l’entrée nous ouvre la route en nous faisant la visite et semble heureux de répondre à nos questions. Il nous invitera d’ailleurs à venir participer au prochain culte dans l’heure qui arrive que nous refuserons poliment de peur d’être embrigadés.


La Luz del Mundo

Il nous faut maintenant rejoindre l’autre côté de la ville où nous attend Jésus, un ami de Pierre Zulauf avec qui il nous a mis en relation. Il habite un quartier où nous pouvons parquer pour la nuit sans problèmes. Il nous faudra une bonne heure pour traverser cette immense ville qui grouille de voitures et la meilleure récompense sera la rencontre de ce jeune homme musicien et voyageur. Une douce soirée emplie de discussions variées et intéressantes.

Ce matin, nous reprenons la route et malgré les nombreuses habitations et l’avenue voisine, la nuit fût plutôt bonne. Jésus nous convie chez lui pour le petit-déjeuner et une rapide toilette avant son départ au boulot. On le remercie vivement en le serrant fort dans nos bras et nous mettons le cap sur le lac de Chapala situé à une distance très raisonnable. Nous visitons d’abord la ville de Chapala où nous prendrons le déjeuner en goûtant les fameuses « Tortas Ahogadas », l’équivalent de nos « jambons-beurre » dans le Jalisco. Le lac est immense et fait le bonheur des ornithologues avec des colonies entières de pélicans blancs et autres échassiers gracieux.


Le lac de Chapala

Nous continuons la route pour nous rendre dans la petite ville de Jocotepec située sur la côte ouest du lac où se trouve un camping très apprécié. On s’établi sous un grand arbre avec branchement eau, électricité et internet. Le grand luxe ! Un bon endroit pour mettre à jour notre blog et donner des nouvelles à nos familles respectives. Nous ferons la connaissance de nos voisins, des américains, des canadiens et des québécois qui nous confirmerons que la situation avec l’essence est de plus en plus compliquée.


Fresque murale à Chapala

Nous finirons la journée avec un bon apéro, un souper cuisiné avec amour et une bonne nuit à la clé loin du bourdonnement de la ville.

Aujourd’hui, il faut nous occuper de trouver du propane et de vérifier notre batterie externe qui semble faiblarde, comme nous l’indique notre frigo et son bruit d’allumage persistant. Pour cela, nous retournons vers Chapala où il y a une zone commerciale pourvue d’un Autozone où nous pouvons recharger gratuitement notre batterie. Il faut maintenant attendre deux heures pour une charge efficace. Pendant cette attente, nous observons une file de voiture qui se créée et nous en déduisons que c’est pour l’essence. Nous nous y insérons et après 45 minutes, nous pouvons mettre 500 pesos dans le pépère. Quelle chance ! Nous récupérons la batterie qui semble quand même charger difficilement mais qui nous revient plus performante. De retour au camping, nous passons dire bonjour à Paul et Marie-Claude, voisins québécois, qui nous donnent plein de conseils sur des lieux à visiter au Mexique. Ce qui fera changer notre plan initial de descendre dans l’état de Colima pour visiter un volcan et ensuite regagner la côte pacifique. Ils nous recommandent un autre volcan bien moins touristique dans le Michoacàn avec des villages traditionnels aux alentours. Vendu ! Après ce bon partage, nous partons observer la lune levante sur le lac avant de regagner Prosper pour un bon repos avant le départ matinal.

Le phare de Jocotepec avec le lever de lune

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