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  • Photo du rédacteurLilie

CHIAPAS

Il nous faut partir tôt malgré la soirée arrosée de la veille et il nous faut surtout rouler un max, le Guerrero n’est pas un état où il fait bon traîner au Mexique et même les locaux s’entendent sur ce point. Alors nous roulons et roulons tout en profitant du paysage et faisons une bonne pause déjeuner à Zacualpan pour déguster un « mole rouge » , spécialité du Guerrero à base de poulet qui baigne dans une sauce chocolatée et pimentée, un délice ! C’est à Playa Ventura que nous nous arrêtons pour la nuit. Il y a une famille qui propose camping et chambres privées au bord de l’océan et l’endroit est parfait et sécurisé pour notre étape du jour. Pour nous récompenser de cette journée productive nous dégustons de bons poissons grillés fraîchement pêchés et la nuit sera bonne malgré la chaleur persistante et la brise timide.

Au petit-déjeuner nous faisons la connaissance d’une famille d’américains immigrée au Mexique et au fil de la conversation, ils nous font part de leur envie de découvrir le Costa Rica et Lilie s’enthousiasme de leur lister des lieux à visiter et explorer. Initiative qui les enchante et avec une grande générosité ils nous notent leur adresse et coordonnées pour un arrêt chez eux lorsque nous serons de retour dans les parages. Quel bel échange ! Et c’est reparti pour de longues heures de route en direction de Puerto Escondido. Encore une fois nous n’y arriverons pas en un jour mais nous atteignons l’état de Oaxaca et faisons halte à la Laguna de Chacahua, une réserve naturelle qui propose une grande variété d’écosystèmes aquatiques et terrestres.


Quel destin pour ces petites tortues ...

A Cerro Hermoso nous nous arrêtons au sanctuaire des tortues marines, association bénévole créée par des locaux pour la conservation de l’espèce. Une simple cabane sur la plage avec des locaux qui se relayent chaque nuit pour collecter les oeufs pondus et les mettre en sécurité dans leur « nursery ». Car ces « fossiles » ont de multiples prédateurs et le plus fourbe est certainement l’Homme qui, illégalement, débusque ce met rare et apprécié. Lorsque nous arrivons il y a une bassine remplie de bébés tortues tout juste éclos qu’ils s’apprêtent à relâcher dans l’océan. Nous sommes profondément honorés de pouvoir participer à cette belle action et afin de leur donner le plus de chance de survie, nous devons d’abord chasser les mouettes qui tournoient déjà autour en leur lançant tout ce que nous avons sous la main, c’est-à-dire nos tongs. La course vers les vagues a commencé et ils doivent maintenant échapper aux nombreux prédateurs marins et peu survivront, nous le savons. C’est ému que nous regagnons Prosper pour une nuit étouffante et remplie de moustiques.

Coucher de soleil à Cerro Hermoso

Après cette nuit mouvementée nous décidons de prendre un pti-dej complet dans un comedor familial avant de reprendre la route. Sur la jetée, un spectacle militaire nous divertit pendant la longue attente des plats, en effet la marine nationale tente de remettre à l’eau un bateau coincé sur la sable par la marée basse et c’est d’ailleurs tout le village qui en profite aussi. A Puerto Escondido nous faisons un petit arrêt touristique et dégotons les quilles manquantes dans un surf shop pour la nouvelle planche d’Alex. Et cap sur Zipolite qui nous a été recommandé à plusieurs reprises, plage plus tranquille loin de la folie de la renommée Puerto Escondido. Pour y arriver nous traversons de chouettes villages côtiers tels que Mazunte et San Agustinillo qui nous charment par leurs rues pavées étroites et leurs habitations colorées. C’est chez Carlos, sur la plage, que nous passerons notre première nuit et Zipolite est un coin atypique, remplie de touristes et locaux de divers horizons, vêtus ou pas, qui jouissent d’une liberté presque hors norme au Mexique. Malgré cette ambiance très détendue, la nuit quant à elle, est plus agitée avec sa horde de suceurs de sang et sa chaleur accablante. Nous dormirons peu.

Le lendemain nous décidons de partir sur Mazunte pour un changement de décor. Nous atterrissons chez Emiliano et sa famille qui mettent à disposition des bungalows et leur terrain pour les voyageurs. Il est en pleine expansion et Alex décide celui filer un coup de main pour déblayer des gros tas de terre sur la propriété et Lilie en profite pour aller explorer les environs. S’en suivra une baignade et coucher de soleil sur un océan très mouvementé avec une nuit, cette fois, bien plus reposante. Une jolie connexion s’établie avec eux et nous partagerons même notre « mole rouge » avec Emiliano que Lilie cuisine pour la première fois qu’il semblera apprécier. Et c’est à partir de ce moment que nous recevons des nouvelles de nos compères les Cocos qui sont justement à Zipolite. Alors ni une ni deux nous partons les rejoindre et fêterons les retrouvailles comme il se doit.

Le rocher de Zipolite

C’est avec une gentille gueule de bois que nous passerons cette dernière journée à flemmarder entre transat et océan, un endroit qui se prête très bien à la farniente et au repos avant de partir vers le Chiapas.

Après une bonne nuit de repos, nous quittons la côte pour rejoindre la fameuse San Cristobal de Las Casas dont tout le monde nous parle depuis des mois. Sur la route nous changeons très vite de paysages et le Chiapas nous offre un décor montagnard que nous apprécions à juste titre après tant de kilomètres sur la côte.

Découvertes des premiers paysages du Chiapas

Ce qui nous frappe d’abord ce sont des camions semi-remorques remplis de gens les uns sur les autres telles des bétaillères, qui nous rappellent des convois de clandestins digne d’un scénario hollywoodien. D’ailleurs nous en croiserons certains arrêtés en bord de route par la police locale, sans vraiment savoir le fin mot de l’histoire. Nous traversons aussi d’immenses champs éoliens qui comptent des centaines de géants sur des kms et kms. Et c’est avec succès que nous atteignons notre but du jour, le parc national de la cascade d’Aguacero qui nous accueillera en toute sécurité pour la nuit. Après ces heures de route nous aspirons à un bon apéro, un souper et une bonne nuit de repos et ce sera chose faite.

Eoliennes dans le littoral de la Venta

C’est sous un ciel gris et chargé que nous nous réveillons et savourons un bon café avant de partir découvrir la chute qui se situe au fond d’un canyon. La descente est du coup un peu glissante mais faisable, et une fois en bas c’est un magnifique décor qui s’offre à nous. Même sous la pluie cette splendeur de la nature entourée de rocailles et de végétations tropicales fait son show et nous émerveille.


Moment magique juste pour nous deux.

Nous nous remplissons avant de repartir et pour accéder à San Cristobal il nous faut grimper une route ascendante progressive qui semble interminable car elle est juchée à 2200m d’altitude. Ce que nous remarquons en premier c’est sa ressemblance avec Patzcuaro en terme d’architecture et d’urbanisme mais avec un tourisme bien plus démesuré. Pour la nuit nous trouvons un parking sécurisé 24/24 avec un comfort austère mais à un prix plus que raisonnable. Pendant notre première balade nous nous arrêtons déguster un succulent barbacoa local qui fait référence à une façon de cuire la viande, soit dans un trou creusé dans la terre jusqu’à tendreté. Et ce plat comblera largement notre creux avec aisance. Nous continuerons la journée en explorant la ville avec ses multiples places et églises peuplées d’étales de souvenirs et d’artisanat en tout genre. Petit arrêt dans un bar pour un rafraîchissement et quelques heures de travail et retour vers Prosper avec une fatigue plus que palpable, la journée fut longue.



Après une bonne nuit de repos nous entamons la journée avec un bon brunch dans un café branché et très européen et partons ensuite explorer le village voisin de Zinacantan, haut en traditions et peu affecté par le tourisme. Nous en profiterons d’ailleurs pour nous asseoir un bon moment sur la place publique et observer les scènes de vie autour de nous.


Zinacantan authentique

Puis retour vers San Cristobal pour un apéro local à la posheria où l’on peut déguster différentes variétés de Pox, alcool de maïs élaboré par les Mayas qui selon la tradition « réchauffe et caresse le coeur ». Une banale eau-de-vie utilisée dans les cérémonies avec un symbole de fraternité pour les communautés indigènes. D’ailleurs nos gosiers sentiront bien passer ce breuvage et ce moment de tranquillité sera vite interrompu par de nombreux vendeurs, artistes de rue, quêteurs, etc… qui nous feront vite rejoindre Prosper pour une soirée en amoureux.


Toujours à San Cristobal de Las Casas, ce quartier excentré de l'architecture coloniale mais haut en couleurs

Nous ne sommes maintenant plus très loin de la frontière guatémaltèque mais il nous reste encore quelques arrêts avant cette étape. Il y a notamment le parc naturel des cascades d’El Chiflon mais nous ne sommes pas sûrs de pouvoir l’atteindre en une fois alors nous mettons le cap sur le village de Uninajab où se trouvent de splendides piscines naturelles et un cénoté peu fréquenté. Après une superbe route bucolique nous arrivons à la Laguna Koila qui est un havre de paix au milieu des montagnes du Chiapas. Beaucoup déconseille de faire du camping sauvage dans cette partie du Mexique mais nous nous sentons bien et en sécurité, et décidons de rester pour la nuit. Quelques familles seront de passage en fin de journée et tailleront une bavette avec nous avant de repartir comme ils sont arrivés. Nous jouirons d’un magnifique coucher de soleil sur la savane alentour et la nuit sera fraîche et calme.


La savane du Chiapas. Extraordinaire.

Quelle douce nuit et quelle agréable récompense de se baigner en tenue d’Adam au réveil. Il y a vraiment des endroits uniques et insolites qui sont encore à découvrir et c’est ce qui nous plaît le plus dans cette aventure. Après un bon café et quelques dizaines de kilomètres nous arrivons au parc d’El Chiflon qui semble peu fréquenté à cette heure matinale. Nous en profitons pour aller voir toutes les cascades qui nous sont offertes dans ce grand parc avant l’arrivée des nombreux tours et enfin nous apercevons la fameuse « voile de la mariée » qui culmine à 70 mètres de haut, rien que ça ! Après avoir escaladé les multiples miradors, nous nous rafraîchissons dans la rivière bleue turquoise qui traverse tout le parc et où se déversent les nombreuses chutes d’eau. Un moment dont nous apprécions fortement les bienfaits revigorants sous la chaleur harassante.


Une des nombreuses cascades de la réserve d'El Chiflon.

" Le voile de la mariée "

S’en suivra un petit encas avant de rouler vers un autre lieu insolite le « Lago de Colon », thermes naturelles qui s’étendent sur quasi 3 kms entrecoupées de cascades, forêts et même d’un site archéologique Maya. On flânera 3 jours dans ce bel endroit et rencontrerons nos premiers autochtones guatémaltèques, dont une famille avec qui nous aurons une connexion particulière. Notamment grâce à Pedro, le fils ainé, à qui nous prêterons notre bodyboard, tellement heureux de ce prêt que nous le lui céderons à la fin de journée. Jamais un tel sourire et émerveillement nous avaient autant touché. On a aussi prêté nos masques et tubas que toute la famille aura un bonheur immense à tester. Et pour clôturer le tout ils partageront leur snack à base de légume bouilli et viendront même très curieusement visité l’intérieur du van qui les fascinera. Un très très beau moment de partage que nous n’oublierons jamais.

Nous aurons aussi la chance de visiter les ruines de « El Lagartero » où nous jouirons du site de façon privative avec la possibilité d’escalader notre premier temple.



Un instant unique dont nous profiterons pleinement en nous remplissant allègrement de la belle énergie transmise. C’est aussi le moment de recharger nos batteries avant les retrouvailles imminentes avec Joséphine et Laura, qui nous retrouvent au Guatemala pour une dizaine de jours. Dernière étape avant un pays inconnu à la fois intrigant et fascinant.



Dernière étape du premier passage au Mexique : El Lago de Colon

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