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  • Photo du rédacteurLilie

BAJA

On se lève tôt pour mettre toutes les chances de notre côté à la frontière, à une des dernières stations essences américaines on fait le plein et on en profite pour faire les photocopies de passeport, permis, papiers de Prosper afin d'être préparer à toute éventualité ! La frontière se profile enfin, avec un peu d'appréhension nous entrons dans le bureau et la plupart des douaniers ont le visage assez figé mais nous avançons avec notre plus beau sourire. Il nous pose quelques questions et nous envoie à un bureau plus loin pour payer la taxe avant de tamponner. Nous nous acquittons des 58 $ et faisons le nécessaire pour obtenir notre Permis temporaire d’Importation de véhicules. Nous retournons auprès du douanier qui nous accorde un visa de six mois et photocopie notre formulaire d'immigration. Nous repartons vers l'autre bureau et nous payons cette fois 59 dollars pour Propser et donnons une caution de 200 $ que nous récupérerons lors de notre départ du Mexique. C'est fait ! Et cela en même pas une heure, quel soulagement ! À la douane avec Prosper un officier contrôle très rapidement l'intérieur en ouvrant les portes et nous laisse passer. On est au Mexique ! À peine de l'autre côté, c'est une ambiance totalement différente qui règne : des habitations beaucoup plus modestes, des bidonvilles, des déchets partout et des automobilistes frénétiques. Tijuana n'est pas des plus charmante mais elle nous dépayse déjà tellement. Fini l'opulence et la démesure, nous revenons dans un monde plus humble et authentique. En roulant nous sommes fascinés par le contraste entre ces deux pays voisins. Baja est une péninsule très aride et une fois sorti de l'immense Tijuana nous apprécions le calme des routes, elles aussi plus étroites et moins nombreuses. C'est l'inconnu total pour nous deux, notre toute première fois dans ce pays à propos duquel nous avons tellement entendu de discours différents. Et c'est d'abord un sentiment de méfiance qui est omniprésent, mais notre estomac vide influence aussi notre objectivité. Il est temps de s'arrêter et de se restaurer, et nous trouvons un bord de route peu glamour qui longe la plage de la ville d’Ensenada. Après manger on décide d'aller nous familiariser avec les produits locaux et de mettre en pratique notre espagnol très rudimentaire. Les prix sont déjà beaucoup plus abordables que les États-Unis et on est ravi, notre budget va mieux se porter. Quant à la conduite c'est plus chaotique, ça nous rappelle la Méditerranée et on aime ça aussi, paradoxalement les gens nous paraissent plus détendus et vigilants. Nous roulons jusqu'à Camalù ce premier jour où nous nous arrêtons à « la Cueva Del Pirata », camping/hôtel recommandé par nos amis argentins. C'est un chemin scabreux pour y arriver mais le panorama est somptueux. Nous payons 10 $ pour la nuit avec des sanitaires privés. Un tarif qui fait plaisir. Petit apéro au couchant, un souper dehors, une bonne douche et quelques heures de travail au resto avec un wi-fi qui joue suivi d'une bonne nuit de sommeil.


Au matin, nous faisons la connaissance de nos voisins de campement, un couple d’Américains qui parcourt l’Amérique centrale. Ainsi que de Victor, des States aussi qui reste sur Baja pour le moment avant une future grande épopée. Nous profitons d’internet pour vérifier nos nouveaux abonnés car la veille, nous avons officialisé notre blog et on est super content. Il est déjà presque midi lorsque nous partons et la route est longue jusqu’à Bahia de Los Angeles. Nous traversons un immense désert rempli de cactus géants en tout genre et ils sont tellement photogéniques que les arrêts sont fréquents. Nous faisons une halte à San Antonio de Las Minas, un charmant petit bourg qui se dresse au milieu du désert avec juste quelques habitations, un superbe hôtel et un petit supermarché où nous faisons de rapides emplettes. La nuit tombe vite et nous savons que nous n’arriverons pas à destination et c’est au milieu de ce superbe paysage que nous passons la nuit avec un couchant magique et un vent à décorner les boeufs qui nous fait rester dans notre bon Proser. On y dormira très bien malgré les secousses du vent incessantes.



Lorsque nous nous réveillons, le vent n’a toujours pas cessé, nous prenons un petit déjeuner et reprenons la route. Depuis notre arrivée au Mexique, nous pratiquons notre espagnol en roulant et c’est une bonne méthode car on en passe des heures sur la route et on ne voit pas le temps passer. Rapidement nous atteignons Bahia de Los Angeles et c’est un paysage incroyable qui se dessine devant nos yeux. Du bleu, du sable, des montagnes, des îles … les contrastes sont splendides ! Nous commençons par visiter le petit village de pêcheurs et partons vers la plage de la Gringa qui est largement recommandée. Et on comprend vite pourquoi, c’est une petite baie protégée avec une mer turquoise tellement calme malgré le vent qui souffle. Nous trouvons un coin près de la plage et plaçons Prosper de façon à être protégé du vent. Nous ne pouvons attendre et allons tester cette eau pristine, et par la même occasion, notre nouveau matos de snorkeling. La mer est délicieuse mais la visibilité est moindre due aux fortes pluies de la tempête mais nous apercevons malgré tout des petites raies. Le vent nous fouette lorsque nous sortons de l’eau, heureusement, proche de Prosper, il devient supportable. Nous profitons de ce moment de quiétude qui fait tant de bien et décidons de fêter ça en allant manger nos premiers tacos mexicains. Nous repartons en ville et nous arrêtons dans un petit boui-boui où un couple de jeunes gringos est déjà assis. C’est une petite dame assez âgée avec un visage très doux qui tient les lieux et nous mettons en pratique notre espagnol basique pour commander. Elle semble nous comprendre : on est fier de nous ! On savoure deux tacos de viande et de poisson chacun , c’est un régal et surtout, cela nous coute seulement 100 pesos ( soit 5 dollars) . D’ailleurs lorsque elle reçoit le paiement, elle remercie le ciel pour cette première vente et cela nous touche beaucoup. A notre retour à la Gringa, il y a de nouveaux arrivants mais notre spot est toujours libre. Nous faisons la connaissance de Bob et Anne accompagnés de leur 4 chiens qui se baladent sur la plage. Ils vivent à Ensenada et voyagent avec Ian et Cécile, un couple d’Anglais rencontrés sur la route. Nous échangeons quelques expériences et chacun repart à ses occupations. Avec la chaleur et le vent qui tombe en fin de journée, nous partons explorer les alentours et sommes ébahis par la vie animale qui règne, des oiseaux par milliers qui se côtoient dans cette met azure. Notamment des clans de pélicans que l’on observe pécher avec beaucoup de fascination. Après cette belle marche, nous mettons en route un bon souper, trinquons en l’honneur d’une splendide journée et faisons la connaissance de Ian et Cécile, qui rêvent, comme nous, d’arriver jusqu’en Patagonie. Ils sont super sympas et en nous séparant, nous décidons de nous retrouver le lendemain autour d’un bon café.



C'est à la lumière du levant que nous ouvrons les yeux et profitons du spectacle qui nous est offert. Le vent n'est toujours pas levé et nous nous délectons de ce bain naturel qui nous est donné, l'eau est toujours trouble mais la température si agréable ! Nous ne faisons presque rien ce matin, à part un peu de rangements dans le van. Puis en fin de matinée, Ian se profile et il semble que la situation avec le propriétaire des lieux soit ambiguë. Il demande un peu d'argent à tous ceux qui campent sur les lieux car il est celui qui collecte les poubelles. Mais Bob n'est pas de cet avis et le confronte en stipulant que la plage est fédérale et donc publique. Il part donc éclaircir la situation au village et le dit proprio s'arrête vers nous pour nous expliquer ce qu'il en est. Il semble que nous soyons du bon côté, c'est-à-dire public, mais qu’eux sont sur ses terres. Un peu gêné par ce désaccord et ne voulant pas créé le trouble, nous décidons de passer cette nuit dans un camping un peu plus proche du village. Le campo Archelon nous est recommandé et il est juste au top! Nous posons Prosper littéralement en bord de plage et faisons la connaissance d'Antonio et de sa maman qui gèrent les lieux. Ils sont adorables et parlent un parfait anglais. Nous nous acquittons de notre première nuit de 100 pesos (soit $10) et nous bénéficions de toilettes/douche et même d'Internet, le grand luxe! Nos voisins de la Gringa nous rejoignent ensuite et nous leur vantons le super restaurant où nous sommes allés manger le midi un délicieux poisson à la plancha. Le soir, ils nous invitent à les rejoindre près de leur campement autour d'un bon feu de bois et Cécile, qui est originaire des Philippines, cuisine un somptueux souper avec des crevettes fraîches. Nous passons un super moment avec eux et partons tranquillement nous coucher à une heure bien avancée de la nuit.



C'est encore à l’aurore que nous nous éveillons, et comme à son habitude, le matin est doux et sans vent. Le lever de soleil est encore plus impressionnant de ce côté et nous profitons de notre baignade matinale avant la bise quotidienne. Nous rencontres un groupe de jeunes du camping qui nous parlent de leur expérience en mer avec les requins baleines et les phoques, et cela nous intrigue un max. Nous décidons d'en savoir plus auprès d'Antonio et il nous informe que c'est la bonne saison est que la sortie coûte $200 (8 personnes max à bord) pour environ quatre heures de bateau . Il faut motiver du monde! Nous en parlons à nos deux couples d’amis qui sont vivement intéressés, on est déjà six personnes, pas mal! Comme nous savons aussi que nos amis argentins sont en route, nous leur envoyons un message pour les mettre courant et savoir où ils en sont, mais aucune réponse. Il faut dire qu'ici, à Bahia de Los Angeles il n'y a aucune ligne téléphonique, tout le monde communique par radio, et que l'électricité est arrivée depuis quelques mois seulement. Par chance, un québécois à moto installe sa tente juste à côté de nous et nous le motivons à se joindre à nous. Le soir nous nous réunissons de nouveau au campement de nos potes, partageons quelques verts et partons nous coucher avec l'excitation au ventre.

On a rendez-vous à 7h30 chez Ricardo. Avec Alex, nous avons peu dormi, bien trop impatients de cette aventure en mer. Comme ces derniers jours, c'est au lever du soleil que nous émergeons et nous ne nous lassons pas du spectacle. Nous prenons un bon petit déjeuner pour ne pas être à jeun sur le bateau et François, qui ne semble pas aussi enjoué que nous, nous annonce son désistement. C'est donc les six que nous embarquons sur le bateau mené par Mario qui est fort sympathique. Il nous emmène d'abord découvrir des îles aux alentours et nous fait partager son savoir sur la vie sauvage locale. Il est passionné et passionnant et s'improvise même photographe de groupe. Il nous mène ensuite vers un groupe de phoques, la plupart joue dans l'eau pendant qu’une mère et ses petits se prélassent sur un minuscule rocher. C'est notre première plongeon avec Alex et nager avec les phoques est une expérience incroyable. Il nous offre un ballet sous-marin unique et semble assez curieux de notre présence en gardant cependant une distance raisonnable. Nous restons avec eux un bon moment, les admirant nous tournoyer autour de nous avec une aisance indéniable et regagnons le bateau pour continuer l'aventure. Nous arrivons ensuite dans une baie paradisiaque aux eaux turquoises et un sable incroyablement blanc. C'est le repère des requins baleines, nous y sommes! Mario met peu de temps à en repérer (on ne sait guère comment) et suffisamment proche de la bête, il nous donne le feu vert pour plonger et c’est pile à côté que nous atterrissons à notre grande surprise, la visibilité est vraiment trouble et on le perd de vue en un claquement de doigts. Mario nous demande de remonter sur le bateau et nous continuons les recherches dans cette immense baie. Cinq minutes plus tard c'est le jackpot, et cette fois ce coin de la baie est beaucoup plus claire et peu profonde, nous apercevons même l'ombre imposante de ces géants depuis le bateau. Nous avons le privilège de nager aux côtés de ce requin si serein et pacifique, nous arrivons même à frôler son aileron. C’est un moment unique que nous gardons à jamais gravé. Puis il arrive un moment où nous pouvons plus le suivre, on remonte, on repart, on replonge, et cela à plusieurs reprises. Ça grouille de requins en cette saison, quelle merveilleuse récompense ! C'est heureux et satisfait que nous regagnons le village. Nous payons 34 $ chacun pour plus de quatre heures de navigation et une rencontre unique! Pour fêter ça nous partageons un bon repas, de nouveau au resto « Alejandrina », que nous dévorons après ces quelques heures d’émotions intenses. Pendant le repas nous apercevons Tioguita qui se dirige vers le village et Bob fait un détour pour que nous puissions surprendre Ana et Sergio qui commandent des tacos, et c’est mission accomplie ! De retour au camping nous choisissons de rester encore une nuit au camping et convainquons nos amis argentins de rester au camping avec nous. Un bon apéro se profile et Alex part vite acheter du vin au village, hélas Prospère ne démarre pas. Il faut dire qu'il n'a pas bougé depuis plusieurs jours et que nous avons pas mal tiré sur la batterie en rechargeant nos téléphones, appareils photo, speakers, …. Mais avec nos câbles et Tioguita il démarre en un quart de tour et Alex fait quelques kms de plus pour le recharger. Nous préparons un bon apéro accompagné de tapas, échangeons les photos/vidéos du jour avec nos amis du bateau et terminerons par un bon souper avec une délicieuse bouteille de rouge. Quel plaisir de retrouver Ana & Sergio. On passe toujours de super moments avec eux. C'est fatigué et repu que nous allons nous coucher après cette extraordinaire journée.

Malgré la soirée un peu plus arrosée de la veille, nous nous levons toujours aussi tôt profitions de ce dernier lever de soleil à Bahia. Aujourd'hui il faut partir et nous devons dire au revoir à tous ces gens formidables que nous avons rencontré. On sait pertinemment que nous reverrons Anna et Sergio mais aussi Ian et Cécile qui filent vers le sud également. Et pourtant au moment de démarrer rien ne se passe, la batterie n'a pas eu le temps de se recharger. Alors rebelote avec les pinces et Tioguita, mais en vain cette fois, la batterie est vraiment à plat. Nous faisons appel à Bob qui a des câbles bien plus efficace et son pick-up est aussi bien plus puissant. Calé en mécanique, il nous montre que l’interrupteur qui permet de permuter les batteries à l’arrêt n’est plus fonctionnel, et donc que tout le jus nous avons utilisé ces derniers jours a tout pompé sur la batterie principale. Eurêka ! C'est avec tristesse mais aussi beaucoup de joie que nous quittons ce coin de paradis pour rejoindre maintenant l'oasis de San Ignacio.




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